Jean-Marc LIGNY
Yurlunggur JJ
Denoël, coll. "Présence du futur"
216 pages, 25 francs

 
 
 

    Les Editions Denoël ont eu la bonne idée de rééditer Yurlunggur, le premier roman fantastique de Jean-Marc Ligny. C'est une plongée en apnée, une descente dans l'iréel que nous propose l'écrivain qui aborde le fantastique d'une manière tout à fait personnelle et surprenante. Même s'il y a une histoire, celle d'un jeune homme, Fox, poursuivi par des hommes mystérieux qui préparent l'avénement du dieu Yurlunggur, le Serpent du Rêve, ce roman est davantage prétexte à l'irruption de l'irrationnel dans un monde urbain froid et noir. C'est au progressif effacement de la frontière entre réalité et iréalité que Ligny nous convie, où palpable et rêve se mélangent pour nous offrir un monde incertain dans lequel les choses ne paraissent pas toujours ce qu'elles sont.

    Ligny confirme avec Yurlunggur son talent de conteur du merveilleux. Son fantastique est onirique, voire magique tant il nous transporte avec aisance dans ses errements fantasmagoriques. Il joue avec les distorsions temporelles, visuelles, phoniques nous baladant dans un espace qu'il a créé et dont il nous ouvre les portes pour notre plus grand bohneur.

    Ce fantastique personnel, Ligny en poursuivra l'expérience et l'exploration avec Yoro-Si et La Mort peut danser que les éditions Denoël devraient bientôt republier.
 

 Obscure Mandragore.